Renforcement de la construction/rénovation en terre crue en Auvergne Rhône-Alpes
Pour la première fois en Auvergne Rhône-Alpes, il est apparu indispensable aux professionnels de la terre crue de structurer un réseau aurhalpin, avec le soutien financier de la région Auvergne Rhône-Alpes, du Ministère de l’Écologie et du Développement Durable, et celui de l’Union Européenne depuis octobre 2016, avec un programme FEDER.
De manière constante, les professionnels de la construction sont appelés à travailler la terre crue. Très peu y sont formés et la majorité d’entre eux se tournent vers des matériaux qui sont souvent inadéquats voire néfastes, en particulier pour les restaurations.
Maîtres d’œuvre, artisans, entreprises, organisations professionnelles se retrouvent aujourd’hui autour d’un projet commun :
– faire découvrir, promouvoir et développer les connaissances sur les techniques d’utilisation de la terre crue, tant en construction qu’en rénovation.
– valoriser les savoir-faire et les métiers qui y sont liés.
La construction en terre crue
Histoire
La terre crue est sans doute le matériau de construction le plus vieux sur la planète. 30 % de la population mondiale vit dans un habitat en terre.
L’histoire de ce type de construction est mal connue du grand public, et l’intérêt pour ce matériau jugé antique et médiocre a été éclipsé par celui accordé à la pierre ou au bois, considérés comme plus « nobles ». Son développement actuel reste confidentiel, malgré différentes tentatives de relance depuis les années 80, alors qu’en Auvergne Rhône-Alpes le pisé représente près de 80% du patrimoine construit avant 1947. En Ardèche, Savoie et Haute-Savoie, même si son usage est très localisé, la terre y est utilisée comme mortier pour la maçonnerie de pierre.
Bilan énergétique
La terre crue présente des avantages environnementaux de première importance.
La faire connaître, la développer et la promouvoir contribuera à la réduction de l’impact environnemental du secteur du bâtiment.
– c’est un matériau local, son utilisation développe l’économie réelle en s’appuyant sur le tissu économique local.
– la construction / rénovation des maisons en terre s’appuie sur les savoir-faire des acteurs, générant une forte plus-value sociale et économique sur le travail humain.
– ce matériau est abondant, résistant au feu, et nécessite beaucoup moins d’énergie pour sa fabrication que la chaux, les briques cuites ou le ciment et génère très peu d’émissions de CO2.
– sa densité élevée lui confère de précieuses qualités d’inertie thermique pour le stockage de la chaleur solaire et sa lente restitution ainsi que pour le confort d’été.
– les murs en terre régulent remarquablement l’hygrométrie de l’air intérieur grâce à leur perméabilité à la vapeur d’eau et constituent un bon isolant phonique.
– la terre résiste fort bien dans le temps si elle est protégée de la pluie, l’argile se révélant être un excellent liant qui durcit avec les années.
– la construction en terre ne produit aucun déchet, ne nécessite aucun emballage et son recyclage se fait sous la forme d’une réutilisation ou une simple restitution aux milieux naturels locaux.
– sa mise en œuvre nécessite peu d’énergie grise. La production mécanisée d’un mur de pisé nécessite environ 5 litres de gas-oil au mètre carré (extraction et transport de la terre compris).
« La terre crue ne produit aucun déchet, ne nécessite aucun emballage et son recyclage est naturel. »